Des rêves plein le chapeau

De Matilda de Danny DeVito, à James et la Pêche géante de Henry Selick, en passant par Fantastic Mr. Fox de Wes Anderson, l’univers de Roald Dahl a maintes fois été transposé au cinéma. En 1971 et en 2005, Mel Stuart et Tim Burton révèlent respectivement deux adaptations très différentes de l'œuvre la plus célèbre du romancier : Charlie et la chocolaterie. Et si le paysage entièrement comestible, le fleuve de chocolat et les friandises surréalistes ont fait rêver petits et grands, dans le roman comme au cinéma, le fantasque et charismatique chocolatier Willy Wonka a tout autant fasciné. 

Wonka propose alors de découvrir la jeunesse du chocolatier à travers un scénario inédit, signé par Paul King et Simon Farnaby. Sous les traits de Timothée Chalamet, nous découvrons un jeune homme ambitieux et inventif venu d’une contrée lointaine, avec des rêves plein le chapeau. Déterminé à ouvrir sa boutique de chocolat pour rendre la gourmandise accessible à tous, le jeune Willy Wonka va se heurter à un marché impitoyable régi par la corruption et la course au profit. 

Pure imagination

Ce préquel nous dévoile un Willy Wonka enjoué, généreux et résolument optimiste, qui n’est pas sans nous rappeler le jeune Charlie. Charismatique et malicieux, Timothée Chalamet s’approprie à merveille le personnage et se révèle convaincant dans ses performances chantées et dansées. Pour faire avancer la quête de leur héros et semer son chemin d’embûches, Paul King et Simon Farnaby piochent dans l’univers du romancier et saupoudrent quelques incontournables du conte et de la comédie musicale. Si son scénario est peu surprenant, Wonka s’adresse à notre âme d’enfant et on se laisse volontiers entraîner dans son monde sucré. 

S’émancipant complètement de l’univers visuel grandiose et inquiétant proposé dans l’adaptation de Charlie et la chocolaterie de Tim Burton, Wonka se rapproche davantage de la fantaisie de l’adaptation de Mel Stuart, gourmande sans être indigeste. Il emprunte d’ailleurs au film de 1971 la jolie chanson Pure Imagination, interprétée, à l’époque, par Gene Wilder. 

S’il ne s’impose pas comme une comédie musicale inoubliable, Wonka est un film qui ne manquera pas d’attendrir les cœurs avides de magie et douceur, en cette période de fêtes de fin d’année. Comme le chocolat, Wonka est une gourmandise qu’il est bon de partager.

Marie Serale | @marie_serale